La créativité est quelque chose qui nous vient tout droit de notre âme, et avec l’aide des sens qui nous stimulent, ils donnent du sens et des informations, mobilisent tout notre être et c’est ainsi que nous finissons par avoir une vision bien claire de ce que nous sommes capables de faire à l’aide de ces derniers.
Ce type de communication verbale ou non verbale nous aide à nous laisser guider par l’inspiration pour visualiser ce que nous voulons en faire, quel message nous voulons faire passer et il nous met en action pour réaliser ce que nous avons initialement imaginé. En d’autres termes, c’est le reflet de nos passions à trouver le plaisir et la liberté d’être ce que nous voulons être et finalement de l’exprimer.
Comme nous l’avons déjà fait remarquer dans l’article précédent de la promotion Esmod 2020, au cours de la dernière année et demie, nous avons pu voir à maintes reprises à quel point le monde et les habitudes sont en perpétuelle évolution, les centres d’intérêts, l’environnement, ainsi que le pouvoir humain de s’adapter à diverses situations personnelles et professionnelles.
Comment les étudiants et professeurs dans le contexte du « télétravail » et de la distanciation sociale ont-ils réussi à trouver inspiration et motivation pendant toute une année et demi ?! Nous sommes conscients que ce n’est pas facile, surtout lorsqu’il s’agit de transmettre des connaissances propres à certaines techniques bien complexes.
Jury de la revue ultime de fin d’année
Je tiens à souligner que cette année Esmod a fêté son 180ème anniversaire et je lui souhaite beaucoup de succès et de créativité pour le futur !
Comme vous le savez déjà, L’ESMOD – l’Ecole supérieure des arts et techniques de la mode, plus ancien établissement d’enseignement supérieur de ce type, organise chaque année une revue de fin d’année, à l’occasion de laquelle les étudiants de dernière année ont l’opportunité de présenter leurs dernières créations.
Un jury spécialement rassemblé pour l’occasion, composé d’experts et de professionnels du monde de la création (créateurs, stylistes, designers, critiques, journalistes, artisans de renom), a pour tâche d’assister les professeurs dans la notation des œuvres.
Le jury se réunit habituellement au mois de mai, à la fin de l’année académique, toutefois en raison des mesures de confinement et autres perturbations liées à la pandémie du COVID-19, il eut été impossible de maintenir le même créneau pour l’édition 2021.
En conséquence, la prestigieuse école a organisé sa 3ème année Styliste Designer Mode et 4ème année Directeur de la Création du 21, 22 et 23 septembre 2021, autrement dit une présentation des collections étudiantes autour de plusieurs thèmes clés :
- Spécialisation Homme
- Spécialisation Enfant
- Unisexe
- Accessoires
- Showrooms ESMOD Promo 2021 – Spécialisation Création scénique
- Showrooms ESMOD Paris Promotion 2021 – Spécialisations Nouvelle couture Luxe, Nouvelle couture traditionnelle et Lingerie
- Spécialisation tricot et maille
- « Spécialisation Femme » Showroom ESMOD Paris Promotion 2021
Ce fut un privilège et un immense honneur de participer pour la 5ème fois d’affilée en tant que membre du jury, de donner mon avis et d’acquérir de nouvelles expériences, dans le cadre de l’évènement « Spécialisation Femme », qui s’est déroulé le 22 septembre 2021.
Présentation de la « Spécialisation Femme »
Contrairement aux années précédentes, le jury fut cette fois-ci convoqué dans un magnifique espace de 3500 m² (anciens locaux de la Banque de France) appartenant à la prestigieuse école ESMOD Fashion Design, situés au 30 avenue Jean Lolive, 93500 Pantin.
Cette somptueuse école possède plusieurs salles multifonctions de grande capacité, capables d’accueillir conférences et autres évènements de mode, équipées de matériel dernier cri, et présentant un cadre accueillant et unique, à disposition de tous les étudiants et professeurs.
À la satisfaction de tous les membres du jury, et j’entends par-là aussi bien la satisfaction des étudiants que celle des professeurs, les travaux de cette année ont été présentés sous la forme d’un « show-room », c’est-à-dire en libre circulation, ce qui permet de mieux se comprendre et de revenir à une communication normale, tout en respectant les mesures de précaution relatives au port du masque.
Cette année, en tant que membre du jury, j’ai eu l’opportunité d’évaluer directement les travaux de 32 étudiants, dont trois virtuellement.
Je vous invite à un tour du globe au travers d’un monde de magie et de créativité !
Les étudiants m’ont emmené dans leur univers créatif imaginaire né d’inspiration exotique et de styles uniques, à la recherche des sens perdus…
« Kodja Adjovi » Inspirée par la créatrice des robes de mariée « Vera Wang », la jeune étudiante a souhaité faire passer le message aux femmes qu’elles doivent s’affirmer via ses modèles glamour « Street Wear » pour les femmes de 18 à 30 ans, ainsi que via l’originalité de ses kimono-shorts et gilets-pantalons en dentelle.
« Tsoi Huong » Des robes longues avec beaucoup de volants, des dentelles, divers détails découpés sur le pantalon, à travers son travail, elle souhaite faire passer le message que dans la vie, on peut très bien être secouée mais rester belle pour autant, que l’extravagance n’est pas « Too much » et que nous pouvons être « contraste-sexy ».
« Barberi Luna » Un jeu avec des matières en laine et en organza de couleur noire et rose et avec des épaules larges, inspiré de l’Italie, des sculptures romaines, du marbre et de la pierre, et de l’époque Mussolini. Afin d’obtenir une image réaliste de sa collection, elle a tout d’abord préparé une projection 3D et a ainsi donné à sa collection l’esprit d’un musée romain.
« Rachel Pallatin » Avec son style « femme-fille » en tweed et laine épaisse avec ses modèles « Over-size » resserrés à la taille avec des manches ballon de l’époque victorienne, des boutons bijoux et des parties amovibles, elle choisit d’insister sur le côté « Je me sens à l’aise dans mes vêtements ».
« Dosman Nicole » Avec sa collection néon noir-rouge-vert, des modèles montrant de nombreuses parties du corps féminin, ventre, jambes et courbes, et surtout des corps en perpétuel changement. Abattre les barrières, sortir de ce monde qui s’est arrêté, retrouver la vie d’avant et danser avec cette dernière.
« Manel Berkane » Inspirée par son Algérie natale, des couleurs de terre cuite, de sable, de poudre, elle a voulu ajouter une part de modernité à sa collection fluide avec des détails de cuir, de perles et de pièces brodées au niveau de la taille, autour des manches et des cols.
« Lechalupe Céline » avec la marque « Eyes of Saphire ». Pour sa collection elle utilise des matières naturelles, lin, coton, popeline, laine, cuir qu’elle utilise pour des bustiers et manteaux de style « gothique ». Inspirée de l’armée Napoléonienne de 1885, ses modèles sont carrés au niveau des épaules avec de petits plis précisément comme ceux d’un officier. Avec sa collection, elle appelle à la spiritualité et nous fait penser au-delà de ce que nous voyons.
La collection de style « Gothic-sexy » de « Julie Dumonet » ou « Nightfall » en cuir verni noir, dés de coton, met en scène une femme indomptable, confiante et sûre d’elle qui se démarque des autres.
« Cleach Louise » Dans un univers de style « Space Girls », elle affirme que l’on peut très bien assortir des baskets ou une veste et un short avec une robe, elle nous expose un mode de vie clairement californien, le style décontracté d’une femme hors-la-loi. De nombreux petits détails très joliment agencés et soigneusement réalisés avec des points de couture impeccables.
« Le Glaunec Antoine » Dans un style « rétrofuturiste », il a utilisé des matières assez épaisses, très difficiles à coudre et à assembler. Il s’est inspiré de la période du « Covid 19 », pendant laquelle il fallait clairement se protéger et prendre des vitamines, ce qui l’a poussé à ajouter des pilules imprimées sur les matériaux utilisés.
« Martinat Marie » Une collection colorée, majoritairement en coton, avec de nombreux détails floraux de type afro, nous montre un style pour les femmes plus rondes qui portent fièrement leurs vêtements et vivent leur vie « sans complexes ».
« Ouchia Adam » s’inspire du style marocain traditionnel avec des détails brodés que l’on retrouve sur le devant d’une veste, d’un col, d’une taille ou d’un bord de manche, mélangés à des matières modernes et fines comme l’organza et la soie.
« Barbier Emma » Avec son style excentrique, elle nous raconte la nostalgie d’une enfance dans laquelle on ne se souciait de rien. Dans sa collection, elle a utilisé des couleurs pastel rose poudré et bleu bébé sur lesquelles une multitude de volants, de plis et de détails tels que des ours en peluche, des lapins, des cœurs, gâteaux rappelle de manière intéressante l’histoire d’« Alice au pays des merveilles ».
« El Rassi Clara » Elle a marqué sa collection en noir et blanc avec de grandes formes géométriques et l’ajout de détails bleu roi. Tous les détails sont strictement et bien appliqués et basés sur la taille, tandis que sur le pantalon, nous retrouvons des détails horizontaux rectangulaires.
« Janka Horvath » Pour ce style pur et minimaliste intemporel, elle a utilisé des tissus durables comme le coton biologique, le lin, le tissu banane et des modèles qui peuvent être portés aussi bien à la mer qu’en montagne.
« Rannou Alice » Inspirée de sa « Bretagne » natale, elle a marqué sa collection avec une histoire de mer et de vagues dans un esprit marin avec des vêtements modulés, des matières résistantes et des détails de sécurité pour mieux se protéger de la bora et du vent.
« Hertaut Emilie » Dans le style « échappatoire et liberté » d’une femme ludique moderne, elle a utilisé les couleurs des fleurs roses, blanches et noires, avec de belles matières de qualité et un travail parfait pour sa collection. Cette collection représente une belle femme élégante.
« Montécot Johanne » Cette collection « vintage » vert-rouge avec des détails de fausse fourrure de style décontracté parle du courage et de la façon dont chaque femme peut se permettre d’être ce qu’elle veut vraiment être.
« Percy Teddie » Une collection à l’ambiance nostalgique d’une famille traditionnelle, elle a utilisé des matériaux anciens et des détails brodés et faits main de nappes, draps, chemises anciennes, avec une doublure en patchwork et des manches en dentelle pour ses créations.
« Bianaimé Theo » avec sa collection, il nous emmène dans le « monde des ténèbres » et montre une « femme vamp » avec de longues robes noires mais féminines et des manteaux pour lesquels il a utilisé du cuir et du jersey, de la soie et des fibres de laine.
« Laborderie Aurélie » nous raconte, avec sa collection de belles robes de mariée inspirées de « rituels de mariage » romantiques et sacrés, la transmission culturelle et l’importance des traditions du mariage. Pour éviter la destruction, elle a utilisé de beaux satins de coton recyclés, des boutons récupérés et des fleurs séchées pour ses œuvres, ce qui donne au tout un aspect très romantique.
« Josette Achkar » Pour sa collection de vestes et de manteaux de style beau, élégant et féminin, en cachemire et satin de soie, elle a décoré ses modèles avec la technique du drapé, avec des branches d’arbre brodées, réalisées très joliment et avec le sens du détail sur les manches, le devant et les parties inférieures.
« Tereshchenko Yulia » a choisi de jouer avec le jeu de « l’obscurité et de la lumière » sur ses modèles et avec une ligne et des formes qui, comme nous pouvons le voir, sont composées de plusieurs pièces et qu’elle a réalisé au crochet, des détails crées avec précision.
« Rumeau Léonie » Une inspiration de « Rock et Nude » dans sa collection qui met l’accent sur la couleur de peau, le marron et le noir et des modèles dans lesquels elle mélange différents types de matières et de couleurs.
« Charlanne Agathe » Un style féminin et quelque peu romantique-excentrique dans lequel on retrouve beaucoup de volants autour des épaules, des bras, des pantalons, principalement en coton, en noir et blanc avec des détails floraux rouges et une bonne technique de couture.
« Aho-Nienne Michelle » Une collection intéressante qui nous parle de l’introversion et de l’état de notre âme par rapport à l’idée : « ce que nous ressentons – c’est ainsi que nous nous habillons ».
« Saad Edward Christina » Une collection inspirée par le voyage dans la vie et le sentiment de sérénité, elle a choisi de mélanger un voile de coton, des couleurs blanches ou neutres dans ses œuvres, ce qui suscite une sensation de paix et de « bien-être ».
« Zhang Yi » Dans ses créations, elle a utilisé des matériaux imprimés blancs, s’est inspirée des poissons et de leurs couleurs, ainsi que des formes de leurs queues, et a ajouté des détails colorés aux épaules et aux devants de ses robes.
« Yang Ji » Pour sa collection de manteaux, vestes, robes et chapeaux, elle a utilisé de l’organza, des fleurs et des tissus choha noirs inspirés de l’armée chinoise aux lignes et aux formes très strictes.
Impressions relatives à la présentation virtuelle
Pour être honnête, ce n’est pas du tout la même chose quand on voit une œuvre en direct et quand on peut toucher un objet ou encore écouter une personne exposer son point de vue. C’est donc très difficile d’exprimer un jugement objectif.
En plus des diverses techniques, matériaux et détails bien connus, cette année les étudiants ont très bien préparé la documentation technique et se sont amusés avec la technologie numérique, à l’aide de laquelle beaucoup d’entre eux ont pu préparer une courte présentation sous la forme d’un vidéo-film. Ils m’ont dit que ce n’était pas facile pour eux de travailler seuls pendant le confinement car il y a certaines techniques qui ne sont pas faciles à apprendre à distance, mais depuis qu’ils sont retournés à l’école c’est beaucoup plus facile pour eux et ils ne se sentent pas seuls. Il est important d’être entouré de professeurs bien intentionnés.
Tous les mérites reviennent à cet événement bien organisé, dans une atmosphère naturellement agréable et belle. Nous avons pu échanger quelques mots avec la directrice Véronique Beaumont, Directrice Générale – COO · ESMOD International, la professeure Cristina Labat, Jean-Charles Le Cerf, Directeur Adjoint Pôle Enseignement et vie étudiant, et d’autres membres de l’école et du jury. Le sourire était omniprésent sur tous les visages.
Nous espérons que, d’ici l’année prochaine, nous pourrons « faire tomber les masques » et retrouver une vie normale !
Après toutes ces riches créations, tous ces visages joyeux et souriants, nous avons eu l’occasion de figer ce moment dans le temps en prenant une photo collective, et cette fois-ci avec notre cher Edwin Hermel, toujours aussi bien intentionné.
Merci à toute l’équipe pour cette merveilleuse organisation, votre professionnalisme dans cette belle aventure créative et humaine, votre soutien mutuel et vos merveilleux sourires pleins d’authenticité. Et joyeux 180e anniversaire !
Au prochain rendez-vous créatif !
ESMOD, Promotion 2021
22 septembre 2021